Rédaction : Nancy Landreville
Photo portrait : Sonia Grenon

«Je carbure au bois»
Christian Perron carbure au bois depuis très longtemps. Le bois n’a pas de secret pour le Méganticois d’origine. «Si c’est en bois, je peux le faire.» Charpentier-menuisier de formation détenant une connaissance approfondie en infographie, Christian est animé par une fibre artistique vibrante avec laquelle il fabrique des œuvres uniques utilitaires ou décoratives sur mesure.
De l’inspiration à la structuration
Inspiré par ses expériences de travail à l’étranger, notamment en Suisse où il a intégré ses sculptures à l’architecture dans des résidences privées et par le travail du bois d’artistes marocains qu’il a pu observer lors de ses voyages, Christian est revenu au Québec convaincu qu’il pouvait démarrer son entreprise artisanale : «ça marche donc bien en Suisse! Pourquoi est-ce que ça ne marcherait pas au Québec.»
En 2001, c’était le début de l’aventure. Il bâtit lui-même sa maison et son atelier : l’une de ses plus grandes réalisations dont il est très fier. Installé dans la municipalité de Frontenac, il a aussi conçu et réalisé tout le mobilier : «Tout est en bois». Du comptoir de cuisine incrusté d’époxy à la finition des murs en morceaux de casse-tête dessinés de pyramides pyrogravées, en passant par les rampes d’escaliers décoratifs et ludiques sculptées qui rappellent le fromage suisse, sa maison est une œuvre en soi.
Pour visiter sa «maison-démo», Marches au bois est présent sur la plateforme Circuit-Court, dédiée aux artisan·es des Cantons-de-l’Est. Une belle occasion d’aller le rencontrer et d’être témoin de son talent majestueux.
Une réflexion nécessaire
Dès la création de son entreprise, les commandes de productions commencèrent à pleuvoir. Christian n’avait pas le temps de réfléchir à la vision et à la mission de son entreprise. Son désir de créer des œuvres uniques était plus fort que de faire de la production. Mais comment faire pour y arriver? Il savait qu’ici « ça ne fonctionne pas comme en Suisse mais il fallait commencer quelque part ».


«L’Accélérateur, une porte d’entrée sur l’avenir»
Quand l’opportunité de rejoindre l’Accélérateur s’est présentée «ça tombait au bon moment.» En raison de la situation économique, les commandes étaient moins nombreuses. Avoir les moyens de réfléchir à son avenir d’entrepreneur, tout en ayant de l’aide pour se structurer est «une porte d’entrée sur l’avenir.»
Quartier Artisan lui a permis d’ouvrir les yeux encore plus grand sur les différentes facettes de l’entrepreneuriat artisanal, afin de «se déconstruire pour mieux se reconstruire». Après les rencontres et les conférences où les intervenants ont partagé leur cheminement «on se sent un peu mélangé, mais en même temps, ça m’a ouvert les yeux pour comprendre où je pourrais m’en aller et comment y arriver tout en maintenant mon équilibre. On a eu une session sur les sphères de vie et il a fallu que je me déconstruise pour mieux me reconstruire, pour mieux faire et tasser ce qui n’est pas pertinent dans mon développement professionnel.»
«L’Accélérateur m’a donné les outils pour repartir sur une nouvelle lancée avec de nouvelles orientations.» Désormais, ses objectifs sont clairs. Tout en maintenant un carnet de commande équilibré, Il veut se joindre au Conseil des métiers d’art du Québec et suivre un parcours artistique comme sculpteur reconnu par ses pairs. Il compte aussi proposer ses œuvres pour les projets d’art public en lien avec la politique d’intégration des arts à l’architecture du gouvernement du Québec (politique du 1%).
Recommandes-tu l’expérience de l’Accélérateur ?
«Oui. L’Accélérateur est une occasion de s’outiller encore plus précisément selon nos réels besoins, qui sont mieux définis grâce aux ateliers et au coaching fait avec des gens passionnés et bienveillants qui ont à cœur nos projets.»

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